Notre mode de vie a beaucoup pollué le silence extérieur.
Radios, télévision, publicités, voitures, etc., envahissent l’espace et notre
mental. Quelles sont les pensées qui nous appartiennent vraiment et celles qui
nous sont inculquées ?
Les médias nous ont habitués à ces interviews, à ces
discussions sans silence, où les intervenants répondent aux questions
immédiatement, apparemment sans réfléchir. Ce ne sont plus des échanges entre
individus mais des matches où chacun ne cherche pas à comprendre l’autre, à
trouver une bonne solution, mais simplement à convaincre un absent sur le
plateau : le téléspectateur ou l’auditeur.
Un véritable échange entre deux êtres humains est peuplé de
silences. Silences où chacun cherche à comprendre ce que l’autre veut dire, où
il cherche la part de vérité, où il observe comment cela peut modifier son
propre point de vue. Sans silence une conversation n’est plus qu’une mascarade,
où chacun reste en surface, où chacun reste replié sur lui-même, dans son
monde. Mais il n’y a pas de profondeur, pas d’échanges, pas de relation.
Le silence intérieur nous permet d’atteindre vraiment la
profondeur de notre être, au-delà des idées toutes faites, des discours
convenus, du politiquement correct et des résultats du dernier match de
football.
Ce silence est encore plus difficile à réaliser que le
précédent. Pour beaucoup, il demande un travail sur soi, de la relaxation, de la méditation. Ce
n’est pas un silence facile. C’est un silence riche. Quand le flot des pensées,
des projections sur le futur, des regrets sur le passé, des jugements, des
classifications s’arrête, apparait le vide. Et au-delà de ce vide, émergent des
vagues de sérénité, de joie et d’amour. La beauté du monde se révèle, sa
réalité aussi.
Nous existons !
Nous existons !