Plus précisément comme un problème devant lequel nous avons
abdiqué, déclaré qu’il était insoluble, à tort ou à raison.
C’est cette abdication qui, dans la plupart des cas,
transforme le problème en échec.
Un problème se compose de deux éléments
indissociables : un objectif et un obstacle. Celui qui n’a pas d’objectif,
n’a pas de problème. Et celui qui a un objectif et pas d’obstacle, n’a pas de
problème non plus.
Un obstacle est rarement insurmontable. Il y a souvent
plusieurs façons de le contourner.
Le problème se transforme en échec lorsque nous déclarons
l’obstacle insurmontable. Ou lorsque petit à petit, nous laissons l’obstacle
devenir insurmontable.
Or, à chaque seconde de notre vie, une infinité d’options
s’offre à nous. Si l’obstacle nous parait insurmontable, c’est que nous ne
l’avons pas vu venir, nous ne l’avons pas anticipé et que nous ne voyons plus
d’autres options que la fuite ou le renoncement.
Et pourtant, comme sur une route, à l’approche d’un
obstacle, il y a des panneaux indicateurs qui nous informent que nous
approchons d’un danger. Ces panneaux, dans la vie de tous les jours, peuvent
prendre beaucoup de formes différentes : informations dans les différents
médias, notre relevé bancaire, les réactions concordantes d’un certain nombre
de clients ou d’amis, etc.
Si nous restons aveugle à ces indications, si nous les
interprétons mal ou si nous ne prenons pas les bonnes options, alors,
inéluctablement, nous allons nous retrouver face à l’obstacle, et suffisamment
près pour qu’il paraisse insurmontable.
Il semble que plus nous nous rapprochons de l’obstacle, plus
le nombre d’options diminue. Jusqu’au moment où nous sommes
« collés » dans l’obstacle.
1.
L’aveuglement aux signaux extérieurs
2.
La mauvaise interprétation de ces signaux
3.
L’incapacité à imaginer les différentes options,
réactions possibles
4.
L’incapacité à choisir la bonne option
5.
L’incapacité à mettre concrètement en œuvre la
bonne option
Si nous percevons les bons signaux, si nous les interprétons
correctement, si nous imaginons les différentes options, savons choisir les
bonnes et savons concrètement les mettre en œuvre, alors nous contournerons
l’obstacle à temps, le problème sera résolu et nous ne parlerons pas d’échec.
Chade-Meng Tan, dans son remarquable ouvrage
« Connectez-vous à vous-même », nous offre une vision intéressante de
l’échec :
« Dans ma tête
d’ingénieur, cela revient comprendre les deux modes qui régissent mon
fonctionnement : le mode échec et le mode restauration. Si je parviens à
connaître un système à fond, au point de pouvoir comprendre exactement ce qui
le fait échouer, je saurai du même coup comment éviter sa défaillance et c'est
justement pourquoi je pourrais me fier à mon système, malgré son imperfection
que je n'ignore pas : parce que je saurai quels ajustements effectuer quelle
que soit la situation.
Je pourrais rester confiant, même en cas de dysfonctionnement, si je sais comment le système peut se rétablir et quelles sont les conditions permettant une remise en marche assez rapide pour que la panne soit sans conséquences.
Si j'applique ce raisonnement à mon esprit, à mes émotions et à mes aptitudes, j'aurais davantage confiance en moi, en dépit de mes nombreux travers et de ma drôle de dégaine. »
Je pourrais rester confiant, même en cas de dysfonctionnement, si je sais comment le système peut se rétablir et quelles sont les conditions permettant une remise en marche assez rapide pour que la panne soit sans conséquences.
Si j'applique ce raisonnement à mon esprit, à mes émotions et à mes aptitudes, j'aurais davantage confiance en moi, en dépit de mes nombreux travers et de ma drôle de dégaine. »
Pourquoi, alors, parler d’échec ? Est-ce une bonne
façon d’éviter d’apprendre à nous connaître, de nous remettre en cause sur les
5 points précédemment listés ? Est-ce une façon de prendre le pouvoir sur
celui qui a connu « l’échec » ?
Ne serait-il pas plus productif pour tous de considérer
l’ « échec » comme une expérience, certes parfois douloureuse,
qui peut nous aider à détecter, comprendre puis corriger la ou les faiblesses
qui nous ont empêchés d’atteindre notre objectif, cette fois-là.
Dans la culture française, le mot échec est un mot
chargé. Il évoque des efforts inutiles, un gâchis, le bout du chemin, presque
la mort. Après l'échec il n'y a plus rien, c'est la fin de tout.
Cette vision est purement culturelle.
Partout où il est utilisé, le mot « échec »
pourrait être remplacé par le mot « expérience ».
D'une expérience nous tirons toujours des leçons. Une
expérience nous apprend de nouvelles choses et nous permet d'évoluer,
d'avancer.
Imaginez la grande différence que peut entraîner dans la
vie d'un entrepreneur, s’il choisit une ou l’autre des deux phrases
suivantes :
« J'ai déposé
le bilan de mon entreprise, quel échec ! »
Ou
« J'ai déposé le bilan de mon entreprise, quelle
expérience ! »
« La chute n’est pas un échec. L’échec, c’est de rester
là où on est tombé » Socrate
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de vos commentaires :